Parfois incomprise par les entreprises, presque redoutée, la génération Z arrive pourtant à grands pas sur le marché du travail. Si elle représente aujourd’hui 20% des actifs, on estime que d’ici 2025, plus de la moitié de la population active en fera partie.

Nés entre 1995 et 2010, les jeunes de la génération Z sont aujourd’hui âgés de 11 à 26 ans et succèdent ainsi à la génération Y, née entre 1985 et 1994. L’une des principales caractéristiques de la « Gen Z » est d’avoir grandi à une époque où Internet occupait déjà une place importante, d’où sa qualification de « Digital Native 1». Mais sa singularité ne s’arrête pas là. Ayant grandi au début des années 2000, les Gen Z se sont construits dans un contexte instable et relativement inquiétant qui a vu s’enchaîner : une crise financière et économique, la montée de la menace terroriste, le réchauffement climatique et pour finir, une pandémie mondiale. Cette succession de faits marquants a façonné la génération qui entre aujourd’hui sur le marché du travail, influençant directement ses attentes. À la fois ultra connectée et en quête permanente de cohérence, la génération Z a une vision bien à elle du monde du travail. Ne pas en tenir compte dans l’élaboration de sa stratégie marque employeur reviendrait à foncer tête baissée vers un taux de turnover vertigineux dans les années à venir.

Voici 5 conseils pour mieux recruter et fidéliser la génération Z.

 

1. Réévaluer l’approche managériale

1/4 de la Gen Z souhaite être considérée d’égal à égal par sa hiérarchie 2. Avide de liberté, peu sensible à l’autorité, elle associe la légitimité managériale à une capacité à donner des conseils. Elle n’est donc pas en phase avec les techniques de management traditionnelles et s’épanouit davantage grâce à un management « transversal ». Plus ouvert et participatif, il consiste à coordonner plusieurs collaborateurs de différents services pour mener à bien un projet commun. Au-delà de satisfaire les attentes de la nouvelle génération, cette approche managériale permet de fluidifier les échanges internes et donc d’améliorer la productivité. Une stratégie gagnante pour l’entreprise.

 

2. Miser sur la qualité de vie au travail

La génération Z, qui a vu ses parents confrontés à une certaine rigidité de leur cadre professionnel, est aujourd’hui sensible à la qualité de vie au travail (QVT). 92% des Z estiment ainsi qu’il est du rôle de l’entreprise de s’assurer du bien-être de ses salariés 2.

Si l’aménagement et l’équipement des bureaux ont pendant quelques années été vus comme les arguments ultimes permettant d’attirer de jeunes collaborateurs, il convient aujourd’hui de tempérer l’importance de ces critères. En effet, les Gen Z considèrent avec encore plus d’intérêt la flexibilité des horaires et la possibilité de télétravailler. Ainsi, plus de 2/3 des 18-35 ans en télétravail souhaitent prendre des « workations » dans les prochains mois 3. Comprenez par là, la possibilité de travailler à distance tout en voyageant.

Attention toutefois à ne pas sous-estimer l’importance des espaces de travail physiques puisque 79% des Z 2 sont attachés au fait de pouvoir se rendre sur leur lieu de travail, notamment pour y retrouver leur équipe.

 

3. Mettre en place une véritable démarche RSE

Attachée à la cohérence de ses actions, la génération Z ne perçoit pas le travail comme une activité nécessitant de compromettre ses croyances et ses engagements. Les entreprises soucieuses de recruter de jeunes collaborateurs doivent alors mettre en place une véritable démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) en menant par exemple des actions en faveur de la préservation de l’environnement. Faire preuve d’un réel engagement associatif à travers une fondation d’entreprise par exemple ou la possibilité de réaliser des missions de volontariat est vu par les Z comme une condition sine qua non pour rejoindre une entreprise. Ainsi, selon 46% d’entre eux, le respect des principes du développement durable est l’une des transformations à initier en priorité dans les entreprises 4.

 

4. Digitaliser tout ce qui peut l’être

84% des Gen Z considèrent que les technologies employées au sein d’une entreprise constituent un critère important dans le choix d’un emploi 5. En effet, ils n’ont pas connu le monde sans internet et ont, pour la plupart, été marqués dès leurs années étudiantes, par un contexte sanitaire dans lequel ils ont tout réalisé en distanciel (cours, examens, stages…). Les Z ont donc un rapport aux outils digitaux très différents de leurs aînés. En quête constante de cohérence, ils refusent qu’il y ait une rupture entre les pratiques qu’ils adoptent dans leur vie personnelle et au travail. Impensable alors pour cette génération de ne pas pouvoir postuler depuis un smartphone ou de ne pas se voir offrir la possibilité de réaliser un entretien en visio. Au-delà du processus de recrutement, il est impératif de proposer aux collaborateurs les plus jeunes une expérience digitale cohérente tout au long de leur parcours dans l’entreprise : signature du contrat de travail à distance, utilisation d’outils collaboratifs, réception des fiches de paie sous format dématérialisé, etc.

 

5. Mettre l’accent sur le développement des compétences des salariés

40% des compétences clés détenues aujourd’hui par les salariés vont devoir évoluer dans les 5 prochaines années 6 et les jeunes générations en sont bien conscientes. Si la plupart des Gen Z ont connu la crise économique des années 2010, ils ont tous vécu de près la crise sanitaire de la Covid-19. Nouvelles contraintes, nouveaux enjeux : les actifs n’ont pas eu d’autre choix que de se réinventer. Pour ne pas se retrouver dans l’impasse au cours des futures évolutions du monde professionnel, les Z perçoivent la nécessité de se former de manière continue tout au long de leur carrière. Ainsi, mettre en avant un plan de développement des compétences des salariés permettant de garantir leur employabilité future est un atout supplémentaire pour recruter de jeunes collaborateurs.

Avide de flexibilité, de confiance, d’engagement sociétal et d’outils digitaux, mais aussi soucieuse de son employabilité, la Gen Z semble dessiner une nouvelle donne pour les entreprises. Il faut toutefois garder en mémoire que les aspirations de cette génération ne sont pas la cause de ces évolutions mais bien une conséquence du contexte dans lequel ils ont grandi. Pour mieux les recruter et les fidéliser, il est donc essentiel de mieux comprendre leurs motivations. Ce faisant, il sera alors possible de leur proposer une expérience collaborateur alignée avec leurs attentes tout au long de leur parcours dans l’entreprise.

Sources

  1. « Digital Natives, Digital Immigrants », Marc Prensky, 2001
  2. Future of work : quelles attentes de la gen z pour l’entreprise de demain ? étude Mazars et Opinion Way, 2019
  3. http://courriercadres.com/actualites-emploi/les-projets-de-workations-se-multiplient-10052021
  4. EDHEC NewGen Talent Centre © NewGen for Good – Mai 2019
  5. https://www.blogdumoderateur.com/numerique-generation-z-travail/
  6. World Economic Forum – Future of jobs, report 2020